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17-08-2011
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Les écrivains publics

On pensait qu'ils avaient complètement disparu du paysage ou en voie de disparition, on apprend que deux d'entre eux, qui exerçaient devant la poste principale de Sidi Bel-Abbès viennent d'être arrêtés pour escroquerie. Les écrivains publics. Certains d'entre eux sont de vraies légendes.

Anciens cadres en disgrâce, autodidactes brillants, philosophes incompris ou marginaux efficaces, ils sont les loups blancs de leur localité, un statut qu'ils n'apprécient pas toujours avec bonheur. Le métier a évolué. La grande révolution a été la machine à écrire qui a remplacé le stylo.

La marque de fabrique, l'indigence du lieu de travail. Un petit réduit bien en vue ou une tablette installée dans une placette, un café populaire qui a pignon sur rue ou, pour ceux qui ont connu le succès de leur performance, «le bureau à la maison».

De vieilles femmes d'immigrés, du temps où les hommes partaient tous seuls, se souviennent encore de quelque service inoubliable. Un mari rentré au bercail grâce à la persévérance et au choix des mots d'un écrivain public. Un enfant dont on a retrouvé les traces en faisant actionner ses relais. Une injustice administrative réparée. Un boulot trouvé ou un document impossible enfin délivré.

Ah, les écrivains publics. Ils écrivent des lettres et récoltent parfois des lettres de noblesses. Il arrive même que de braves et brillants lettrés qui peuvent se passer de leur service, les sollicitent pourtant. C'est leur métier et ils inspirent plus d'assurance.

Pour leur savoir-faire, leur expérience et parfois pour l'effet psychologique de leur look. Ils avaient un look, les écrivains publics. Un look souvent atypique dont les lunettes à double foyer, les cheveux au vent et le débardeur ouvert en sont les signes les plus caractéristiques.

Et puis l'âge. On ne peut pas être écrivain public sans passé consistant à faire valoir, qu'il soit réel, légèrement remanié ou fabriqué de toutes pièces. L'un des écrivains publics résiduels, arrêtés à Sidi Bel-Abbès pour escroquerie, a commis sa première… escroquerie en embrassant le métier la vingtaine à peine entamée. Cela passe pour l'autre qui a cinquante-cinq ans.

Ca ne passe ni pour l'un, ni pour l'autre, le reste : ils proposaient des «chèques de secours introuvables à la poste», offraient leurs services pour faire la queue «impossible», retiraient l'argent et disparaissaient dans la nature. Ils avaient oublié les lettres à écrire et les lettres de noblesse à se construire. Sans débardeur, sans lunettes et sans tignasse grisonnante, ils pouvaient passer inaperçus.

Cinquante mille dinars plus tard, la police leur met la main dessus. Ils disparaissent du paysage comme d'autres avant eux ont disparu de vieillesse, de manque de clients ou de  prospérité soudaine. Le métier, lui, disparaît de désuétude.   

laouarisliman@gmail.com        

 

 


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